mercredi 8 décembre 2010

I A

I) Une comédie basée sur la Farce:

A)Les jeux de scènes:
Le premier élément caractéristique de la farce, surtout pour le spectateur, réside dans les jeux de scène, qui sont légion, surtout dans l'acte II.
Dans la scène 2, ils ne sont pas inscrits dans le texte, lorsque Sganarelle adresse à son maître les reproches suivants :
«au lieu de rendre grâce au Ciel de la pitié qu'il a daigné prendre de nous, vous travaillez tout de nouveau a attirer sa colère par vos fantaisies accoutumées et vos amours cr...Paix ! Coquin que vous êtes; vous ne savez ce que vous dites, et Monsieur sait ce qu'il fait. Allons ».
Le lecteur doit imaginer ici le jeu de scène et le geste de menace de Dom Juan à l'égard de son valet. Celui-ci aussitôt, pour éviter le coup qu'il aperçoit, change comme on dit, son fusil d'épaule, et sans même terminer le mot qu'il entamait, « criminelles », adopte le discours supposé du maître. Sganarelle, au lieu de terminer son sermon à lui, prononce le sermon probable de son maître.

Dans la scène qui suit, cette fois, les coups ne peuvent être parés; ils pleuvent littéralement sur le pauvre Pierrot, et sont tout à fait indiqués dans le texte de la pièce:
«Heu.(Dom Juan lui donne un soufflet) Testigué! Ne me frappez pas. (Autre soufflet) Oh! Jerniqué! (Autre soufflet) Ventrequé! ( Autre soufflet) Palsanqué Morquenne»
Le pauvre homme, qui n'en peut mais reçoit coup sur coup, et chaque nouvelle plainte qu'il exprime semble déclencher automatiquement un nouveau soufflet, qui engendre une nouvelle plainte et ce, interminablement. Cette scène ne peut manquer de susciter le rire des spectateurs. Cette scène est aussi fort riche en d'autres jeux de scène, par exemple, lorsque Dom Juan tente de frapper Pierrot et que celui-ci se cache derrière Charlotte, Dom Juan passe de son côté mais Pierrot passe de l'autre... Cette folle poursuite est faite pour amuser, bien sûr.

Dans la scène 2 de l'acte IV, Dom Juan se trouve en difficile posture, puisqu'il doit convaincre Mathurine et Charlotte, toutes deux présentes, que chacune est bien sûr son unique bien aimée, et que l'autre ne dit que des sornette. Les didascalies, c'est-à-dire les indications scénique, se succèdent de la sorte «bas à Mathurine», «bas à Charlotte» et les choses pourraient durer ainsi éternellement, tant que les spectateurs continuent à rire à gorge déployée.

Ces jeux de scène farcesques se retrouvent ainsi tout au long de la pièce.

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